When peace gives birth to chaos
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Where everything that's true turns false, where teenage is the most powerful poison ever made, there, hope will have to fight for his existence.
 
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 Nobody's perfect || Medhi's Timelapse

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Medhi Thompson

Medhi Thompson


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MessageSujet: Nobody's perfect || Medhi's Timelapse   Nobody's perfect || Medhi's Timelapse Icon_minitimeDim 20 Sep - 14:29

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You're in my veins






2006



Le petit garçon poussa la lourde porte de l’église en jetant un œil paniqué derrière lui. Personne ne le suivait. Son coeur cognait contre sa poitrine et lui faisait mal. Sa gorge était sèche et du sang tâchait son bas. Il avait quitté le grand manoir Thompson, sans argent et sans savoir où aller. Après avoir couru le long des trottoirs du quartier bourgeois où ils vivaient, il avait trouvé un arrêt de métro et s’était engouffré dedans, suivant une rame qu’il ne connaissait pas. Tout ce à quoi il pensait alors que les gens observaient avec curiosité et incompréhension cet enfant de dix ans, portant un short de pyjama et un t-shirt blanc, sans aucune veste, au tout début de la matinée, c’était fuir l’immense manoir vide d’où il venait. Medhi avait couru en dehors du métro quand les contrôleurs étaient entrés dedans, s’échappant en se faufilant à travers les différents flots de monde. Il avait continué à courir, dévalant les escaliers en fer à toute vitesse, glissant sur les marches mouillées. Il tomba à genoux, écorchant sa peau déjà brûlée par le tapis de sa chambre et serra sa mâchoire douloureuse. L’église s’était dressée devant lui, magnifique et accueillante sur cette belle place décorée pour l’hiver. Medhi n’osait pas entrer dans cet état, bien conscient que c’était étrange de le trouver là mais il vit les lignes de la Bible que son beau-père l’avait forcé à lire devant toute sa famille le week-end précédent. « Tu viendras en aide à ton prochain et tu l’aimeras ». Qui d’autre pourrait l’aider à part son Dieu ? Il entra donc plus calmement dans le lieu de culte, sa croix tapant contre son torse en même temps que ses pas. L’allée était déserte et il s’assura une dernière fois que Tan ne le suivait pas. Rassuré de ne croiser personne, il se pencha en avant, dissimulé dans une alcôve de l’allée centrale, reprenant doucement son souffle. Une statue de Sainte Thérèse était déposée là, entourée par plusieurs bougies signifiant des prières de fidèles. Medhi baissa la tête respectueusement, priant dans sa tête, demandant à Sainte Thérèse de protéger Tarek. Son frère jumeau était monté dans la voiture de Tan vers dix heures du soir alors qu’ils jouaient tous les deux aux échecs dans leur chambre. Medhi s’était endormi sans savoir où étaient partis ses frères mais quand il avait ouvert les yeux, la main de Tan lui coupant le souffle, il n’avait pas eu le temps de penser à son jumeau. Son frère aîné avait une haleine qui sentait l’alcool et sa veste en jean, détrempée par la pluie sentait le tabac et l’herbe.  L’enfant avait senti un froid l’envahir instantanément, sans comprendre que ça n’était en aucun cas dû à l’humidité des vêtements de Tan. Quand son frère lui avait suggéré de se taire, il avait simplement hoché la tête et s’en était suivi le froid sur son corps à lui, la couverture tirée à ses pieds, ses poignets attachés dans le dos et son pyjama enlevé. Il avait fermé les yeux trop forts pour ne pas laisser couler ses larmes et quand Tan s’était enfin effondré dans son lit, Medhi s’était tordu les bras pour pouvoir se détacher, crachant sur le corps de l’adolescent tout ce qu’il avait voulu lui faire avaler. Il avait arrêté de pleurer, s’était habillé en silence, trouvant à sa chambre d’enfant un côté terrifiant et était sorti du manoir, échappant à la surveillance de Layla qui dormait sur le canapé du salon principal. Alors qu’il continuait de fixer la statue, il attrapa sa croix en or, celle qui pendait autour de son cou depuis son baptême et l’arracha d’un cri rageur. L’attache de la chaîne céda et il la jeta par terre.

« Pourquoi tu nous protèges pas hein ? Pourquoi on doit souffrir ? Pourquoi il nous déteste tant ? J’ai rien fait. Tarek a rien fait ! Alors pourquoi ? Je te demande de nous protéger tous les soirs avant de dormir et tu fais rien ! Tu ne sers à rien ! »

Il continua de hurler des mots incompréhensibles, buttant sur les consonnes, rattrapé par ses troubles dyslexiques. L’église résonnait seulement de ses cris déchirés, jusqu’à ce qu’il tombe à genoux, se roulant en boule sur le sol froid. Sa crise semblait s’apaiser mais son corps se mit à convulser sans qu’il ne puisse le contrôler. Ses yeux se révulsèrent quand il repensa aux mains brûlantes de son frère qui le déshabillaient et lui appuyaient sur l’arrière de son crâne pour qu’il accélère ses mouvements. Il sentit son repas de la veille remonter et ferma la bouche pour se retenir. Une main se posa prudemment sur son épaule et il se releva violemment, ses reins l’empêchant de bouger aussi vite qu’il ne le voulait. Il donna l’effet d’un animal sauvage, d’une bête qu’on essayait de dresser. Le jeune prêtre qui se tenait face à lui sentit sa gorge se serrer à la vue de cet enfant débraillé et terrifié. Medhi portait sur lui trop de souffrance pour un petit garçon de dix ans. Le religieux se pencha un peu en avant, se mettant à la hauteur de l’enfant qui avait reculé contre la statue de pierre. Il tendit la main mais le roux la repoussa d’un geste rapide.

« Comment t’appelles-tu ? »

Il le toisa sans répondre, frottant ses mains sur son corps frénétiquement, la sueur de son frère et l’odeur lui paraissant trop présente. Le prêtre tenta une autre approche, reculant dans l’allée principale et lui faisant signe de le suivre, lui promettant qu’il ne lui ferait aucun mal. Quand Medhi fut assis face à un chocolat chaud, une couverture posée sur les épaules et les mains lavées par de l’eau bénite, il se calma un peu. Le jeune homme réussit à obtenir un prénom et un nom de famille, sans pour autant relever les longues minutes qu’il avait fallu à l’enfant pour le dire sans bégayer. Le prêtre essaya de le faire parler, de savoir de quelle paroisse il venait et pourquoi il était seul, à sept heures du matin, en plein mois de février mais le petit garçon se tut, n’ouvrant la bouche que pour boire son chocolat chaud, le lait lui brûlant la gorge, apaisant les brûlures. Une larme silencieuse roula sur sa joue et le prêtre tenta de l’essuyer mais Medhi éloigna sa main encore une fois.


***********************************


Il observait la pièce calmement, appuyé dans un siège confortable, enfin apaisé. Le jeune homme lui avait parlé pendant une heure, racontant des histoires différentes à l’enfant, lui faisant un peu oublier ce qui venait de se passer et il avait disparu. Medhi ne l’avait pas revu, avait ouvert un ou deux livres luxueux, observant les pages dotées de gravure avec passion, retraçant d’un doigt les dorures et la porte de la bibliothèque où il se trouvait s’était ouverte. Layla Thompson était entrée dans la pièce, furieuse et mortifiée de voir que son fils avait fugué. Elle l’avait giflé, sans chercher à comprendre, avait jeté la couverture duveteuse sur le fauteuil et lui avait enfilé un pull. Medhi s’était laissé faire, sans rien dire, sous les yeux impuissants du jeune homme qui l’avait aidé. Quand il s’était assis dans la voiture rutilante qui attendait en double file devant le lieu de culte, il s’était tu, n’avait pas ouvert la bouche. Tarek était assis sur la banquette arrière, silencieux, comme à son habitude, les yeux aussi ternes que la neige qui recouvrait le sol quand ils avaient trouvé le corps d’Ervan, trois ans plus tôt. Le petit garçon attacha sa ceinture sans se presser, se concentrant pour ne pas se tromper dans ses gestes et il eut un cri d’effroi quand Tan, assis au volant se tourna vers lui en souriant. L’enfer ne faisait que commencer.


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Medhi Thompson

Medhi Thompson


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MessageSujet: Nobody's perfect || Medhi's Timelapse   Nobody's perfect || Medhi's Timelapse Icon_minitimeVen 13 Nov - 13:36

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You're in my veins






2019


Medhi marchait dans les rues de Chicago. Ses poches de veste lui donnaient l'impression qu'elles pesaient plusieurs tonnes et il ne pouvait s'empêcher de toucher du bout des doigts le plastique qui emballait sa marchandise. Il avait dit à Tarek qu'il arrêterait mais est ce que son frère avait arrêté de se prostituer? Non. Il continuait à ramener des hommes dans son lit et parfois récupérer de l'argent. Il le savait. Depuis l'arrestation de leur beau père et le procès, l'argent était beaucoup plus difficile à avoir et le pot commun qu'ils avaient mis en place ne désemplissait pas. Ruahidiri y mettait pas mal d'argent mais Medhi savait que la part de Tarek ne venait pas seulement de l'atelier de couture qu'il avait ouvert récemment. Il ne s'était pas encore fait un nom assez gros pour pouvoir rapporter autant d'argent, même si l'atelier était dans l'un des buildings de monsieur Chesnet, il avait forcément des charges et un loyer à payer. Poser plus de cinq cent dollars par semaine ne pouvait pas venir de ça. Il savait que les flics finiraient par lui tomber dessus mais il s'était fait une bonne petite clientèle, riche et prête à tout pour avoir une dose. Medhi ne pouvait pas les décevoir. De toute manière, sa vie était tellement pourrie en ce moment qu'une arrestation y mettrait peut être un peu de piment. Il se sentit misérable d'être descendu à ce point là mais il s'était aussi promis à lui même de réduire les doses, comme si le fait de ne pas prendre la drogue à laquelle Elena l'avait rendu dépendant, finissait de couper les ponts avec elle. La vérité était qu'il jonglait avec de méchants effets secondaires, notamment au niveau de son état mental et malgré le fait qu'il est multiplié la cigarette pour oublier la morsure salvatrice de la drogue, les crises de manque se multipliaient et lui rappelaient doucement que sa vie était bien meilleure quand il était drogué, se glissant inlassablement sous sa peau et dans sa tête, lui répétant que les petites pilules n'étaient pas si loin, bien au chaud, dans sa poche. Il approcha de l'entrée d'un des clubs les plus bondés de la ville, sans se soucier du vigile qui le connaissait bien, sortit un petit sachet qu'il dissimula dans sa main et claqua cette même main contre celle de l'armoire à glace qui surveillait l'entrée. C'était un deal entre eux, il le laissait rentrer et faire son business et Medhi lui filait sa dose quotidienne, sans demander d'argent. Il avait ce deal avec plusieurs clubs de la ville et tout le monde le connaissait ici. Sa venue était attendue et même le patron du club se fournissait chez lui.

********

Il n'était pas très tard mais Medhi avait déjà explosé son stock, vendant plus ce soir car les étudiants sortaient de leur période de partiels et voulaient tous absolument tester leurs limites. Medhi vendait sans s'assurer qu'ils ne feraient pas une overdose. Pour ça, ils avaient des amis, du moins, c'est ce qu'il supposait en récupérant les billets qu'il fourrait dans ses poches en les froissant. Après tout, il n'était pas quelqu'un de bien et il était bien trop accro à l'ambiance des clubs qu'ils parcouraient les jeudis, vendredis et samedis soirs pour vendre. Ce qui l'importait plus en ce moment, c'était de savoir que les courses de la semaine seraient faites, que ses quatre soeurs et son petit frère auraient de quoi manger sur la table et ne feraient pas attention au fait que c'était de l'argent sale. La musique vibrait dans ses oreilles et le verre de vodka qu'il tenait dans sa main gauche était à moitié vide. Il se sentait partir, peu attentif à la jeune femme qui lui proposait de payer sa dose en nature, prétextant qu'elle n'avait pas d'argent sur elle. Il la repoussa sans ménagement, pensant un peu à Plume à ce moment là et au fait qu'elle ne lui parlait plus beaucoup ces derniers temps. En même temps, plus personne ne lui parlait vraiment depuis plusieurs mois. C'était aussi pour ça qu'il tentait de diminuer la drogue. Ciaran lui avait fait la leçon du haut de ses dix-sept ans, comme si elle avait quelque chose à dire sur ce qu'il faisait de ses soirées. Il se releva d'un bond, bousculant réellement la jeune femme cette fois-ci et se tourna vers elle.

"Bon okay Jessica...
-Fanny, je m'appelle Fanny!
-Ouai c'est pareil. Je suis pas ton mec, je suis pas ton dealer donc si tu veux ta dose, tu payes comme tout le monde et tu te trouves un autre gars à sauter ce soir. Tu sais où me trouver si tu trouves de l'argent! Bye!"

Il esquiva le verre qu'elle lui jeta en se moquant d'elle et lui lança dans un sourire odieux.

"Tu ferais mieux d'aller voir le patron, il va te faire payer ce verre cassé!"

Elle poussa un cri de rage et il s'éloigna un peu, allant dans un des recoins de la boîte. C'était une partie interdite au public, du moins, aux gens normaux et non ceux qui avaient leurs accès comme lui. Il s'enferma dans un des salons privés, profitant de la vue qu'offrait la mezzanine qui surplombait le club. Il observa, le front brûlant collé à la vitre froide, les corps qui se collaient et se décollaient, les mains qui s'attrapaient. L'alcool faisait son effet doucement dans ses veines et sa tête tournait un peu, juste de quoi lui donner l'impression de flotter. Il aimait faire ça, bordel, ce qu'il aimait se laisser partir loin et ne plus penser au fait qu'il était juste un minable. Il mit plusieurs minutes à capter que la nocturne de Chopin résonnait par dessus la musique étouffée du club et quand il comprit que son téléphone sonnait, l'appel était passé. Au lycée, les gens n'avaient pas compris pourquoi le méchant garçon qu'il était avait ça en sonnerie. Après tout, il aurait été plus logique qu'il ait autre chose que de la musique classique mais il avait mis ce morceau pour Ervan. C'était la mélodie préférée de son frère et il n'aurait échangé ça pour rien au monde. C'était celle qu'il avait appris à jouer spécialement pour l'enterrement, le vrai. Celui qu'ils avaient fait en Irlande, juste entre eux pour rendre hommage à leur frère décédé brutalement et sauvagement assassiné. Il ne reconnut pas le numéro et se demanda qui pouvait bien l'appeler à cette heure-ci. Un pop-up s'afficha dans sa barre de notifications et il ouvrit le message sans comprendre. Un message vocal commença à se dérouler et il écouta une deuxième fois.

"Monsieur Thompson? Jennyfer Parker des services sociaux de Chicago. J'aimerais m'entretenir avec vous si vous êtes disponibles. Nous avons un dossier ici qui requiert votre présence. Serait-il possible de vous rencontrer dans nos locaux le plus rapidement possible? Disons demain à 17 heures 30? Merci, bonne soirée!"

Il répondit par un sms confirmant sa venue et se rassit sur l'un des canapés du salon privé. Que lui voulaient les services sociaux? L'arrestation de Krishna avait il un lien avec ça? Allaient-ils tous aller dans des foyers ou des familles d'accueil? Il soupira un bon coup et appela la seule personne qui saurait quoi lui dire. Le téléphone sonna deux fois et la voix grave et rassurante de Ruahidiri lui répondit.

"Ru? Faut que je te parle!"



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