When peace gives birth to chaos
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Where everything that's true turns false, where teenage is the most powerful poison ever made, there, hope will have to fight for his existence.
 
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 I'll be good, today...

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Amarok U. Ragna

Amarok U. Ragna


Messages : 4

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MessageSujet: I'll be good, today...   I'll be good, today... Icon_minitimeVen 26 Jan - 11:35


I'll...





Maman ! Je serais gentil, je te le jure !
Maman ! S'il-te-plait, non !! Je ne suis pas un démon ! Pitié !!


Douleur. Flammes, lames rouges sur mes paumes, larmes bleues et amères sur ma peau. Pourquoi ? Je suis un bon fils, je ne fais pas de vagues.. Je ne blesse pas les autres... Alors pourquoi ? Pourquoi ? J'ai peur...


****


Qu'as-tu fait ?... QU'AS-TU FAIT ?!

Je ne sais pas, maman. Je suis sorti jouer, je les ai entendus rire. Je crois que j'ai vu le diable, et il disait qu'il me montrerait ma vraie nature... Et maintenant j'ai peur... Il y a du rouge sur la neige, sur mes mains, sur ma figure. Mais je te jure maman, je.. Je serais gentil, je ne le ferais plus... Il y a cette amertume maman, un sentiment d'indifférence qui grandit... Je me suis sentis froid, maman, froid comme la glace, et le monde tu sais, je ne.. Mais ça n'arrivera plus, ces choses innocentes auxquelles je ne crois pas, j'y croirais, je ferais ce qu'on voudra de moi, je ne te décevrai plus, mais... Par pitié... J'aimerais ton monde maman, pour toutes ces fois où je ne l'ai pas fais ! Peut-être me réveillerais-je... Si tu m'aimais.




****


Le vent soulève mes cheveux lentement, comme si j'avais remonté le temps, et je ferme les yeux pour ne plus voir la neige tournoyer autour de moi. Le champ dans lequel se tenait l'arbre qui m'a servi de perchoir est immaculé. Seule la tache rouge qui s'étale doucement sous le tissu de la robe de chambre blanche de ma dernière victime vient troubler le tableau silencieux. Mais je me tiens à cinquante mètres désormais, et je me détourne sans un regard de plus. Une larme gonfle sous ma paupière, glisse lentement le long de ma joue, et je presse le bouton de mon portable pour envoyer le message réglementaire à Kaèr.

Les rues sont désertes par ce temps, et je regagne mon appartement sans croiser personne. Chassant l'image parfaite de la jeune femme appuyée au tronc et maintenue les bras en l'air par de fines chaines argentées, j'abandonne mon sac et mon manteau dans l'entrée. Il y a, flottant dans mon esprit, l'image persistante de mes victimes à l'apogée de leur existence. Avais-je jamais souris aussi sincèrement Evannah Campbell ? Avais-je ris et bousculé mes amis comme Vanessa Morris ? Ou été aussi beau et aussi innocent que Simon Henley ? Avais-je joué avec insouciance comme l'avait fait Kathleen Thompson ? Ma fille, Zlenka, sera-t-elle aussi belle un jour qu'Ariana Berg ? Tarek aurait-il pu devenir aussi assuré et irrésistiblement fier que Matthew Allen ?

Avec un lourd soupir, je secoue mes mèches alourdies par la neige et gagne la salle de bain. Dans le miroir, je me fais toujours l'effet d'un pauvre type. Les paumes appuyées de chaque côté du lavabo, je fixe mes yeux bruns vert, la couleur de ma peau, la cicatrice sous mon oreille due à l'un des chiens de traîneau de mon père quand j'étais encore tout enfant. Je vois mon visage à huit ans dans un flash, et bondis en arrière. Plus rien.
Pendant un instant, je dois reprendre mon souffle, puis relever les yeux à nouveau. Et il est là. Derrière la vitre de ce maudit miroir, à me regarder avec peine et pitié comme toujours. Je sais, au fond de moi, que ce n'est pas réel ; mais ces derniers temps c'est devenu tellement fréquent que je ne suis plus capable d'en être certain. Je fixe ses yeux et sa petite moue triste de celui qui est blessé et ne peut rien faire. Avais-je vraiment été aussi vulnérable à cet âge ? Oui. Oui, c'est certain. Il y a bien longtemps, j'étais cet enfant blessé demeuré aimant malgré les sévices... Puis j'avais rencontré mon cousin. Et tout avait changé.
Je me détourne du miroir brutalement, quitte la salle de bain, et cherche désespérément une raison valable à mes actions. Sans succès. Toutes ces blessures, toutes ces larmes, toutes ces étincelles d'espoir étouffées, toutes ces vies balayées, pendant toutes ces années... Irais-je geler dans le noir du Niflheim d'Hel ? Je n'ai jamais voulu tout ça.

Un bruit sourd et des cris à ma porte me sortent de mes pensées, et je laisse les mots des agents de police furieux m'atteindre lentement. Par la fenêtre, j'aperçois la danse des lumières de leurs gyrophares. Le commissaire Martinovitch cogne contre la porte comme un bélier, et elle cédera facilement. Kaèr sera furieux. Complètement dément même. Mais je n'ai pas trouvé d'autre solution que celle ci ou la mort pour me soustraire à cette vie de chien de combat. Toutes ces années de fuite, de mensonges, de virages pour contourner l'arrestation fatidique... Et à quoi bon, au bout du compte ?

Je pense amèrement à Maëloïs, de son nom de naissance Maäravi, l'enfant d'ouest... Je ne réparerais jamais ce que j'ai détruit entre nous. Je ne l'ai pas protégé. Pas plus que la petite Geneva Ankévitch, voire moins... Geneva... Il faudra que je joue mes pièces finement pour la sauver, l'écarter de ce traquenard...
La porte craque avec un vacarme à réveiller tout le quartier, et je m'oblige à continuer à regarder dehors. La poigne du commissaire se referme comme les serres d'un aigle sur mes bras, tire en arrière pour me menotter, et je sens quelqu'un me pousser la nuque vers le bas.Une femme crie qu'il y a du sang plein mon manteau, que ça goutte sur le sol de l'entrée, et je ferme les yeux. Je sais quel traitement je mérite. Je sais ce qui m'attend. Et j'ai bien l'intention de leur faciliter la tache, de répondre aux questions et d'avouer mes crimes. Je serais sage, un bon garçon. Oui, je serais bon, je ne résisterais pas. Et là où je serais, je serais en sécurité. Enfin...



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Amarok U. Ragna

Amarok U. Ragna


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MessageSujet: Re: I'll be good, today...   I'll be good, today... Icon_minitimeJeu 9 Juin - 13:04

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I'll...






Pendant une seconde, je restais pétrifié sur place, figé, la sensation brûlante de tous mes muscles tendus sous ma peau me gardant vaguement conscient de la réalité qui m’entourait. Je regardais l’éclat des cheveux roux s’éloigner par la grande porte, absent l’espace d’un instant. Dans la salle, il régnait un bourdonnement persistant, le fracas des murmures de chacun, tous prêts à faire un commentaire ou une suggestion. Le témoigne qu’il venait de livrer avait jeté une lumière tout à fait différente sur moi…
Mon avocat me parlait, mais je ne saisissais pas ce qu’il disait. Je cherchais à le voir revenir, mais non. Finalement, je restais là, plongé dans un état second, pétrifié par la façon dont il m’avait regardé. Son regard, ce regard asymétrique que j’avais forgé, posé sur moi comme si j’étais une bête à abattre, et qu’il serait heureux de tirer la première balle. Le jury déclara quelque chose, mais je ne l’entendis pas non plus. Il me semblait que le temps était devenu élastique d’un seul coup. Puis l’avocat, qui me pressait à nouveau, attrapa mon épaule d’un geste vif et le monde recommença à tourner. Même menotté à mon banc, je sentis mon corps bouger tout seul et mon coude s’enfoncer dans ses côtes. Comment osait-il me toucher ?!
Un officier de police me plaqua brutalement le visage comme le bois vernis dont l’odeur termina de réveiller mes sens, et je compris qu’on était en train de suspendre la séance. Il était déjà tard. La morsure des menottes se resserra sur la peau de mes poignets, et derrière le rideau de mèches sombres devant mes yeux, je croisais un regard profond que je connaissais au moins aussi bien que celui que je cherchais un peu plus tôt. Debout, les pieds parfaitement ancrés dans le sol, Maël m’adressait une grimace de dédain à un degré que je ne lui avait vu qu’une fois, la dernière fois que je m’en étais pris à lui, et qu’il m’avait repoussé avec la rage d’un fauve occupé à démonter les barreaux de sa cage un à un. Bizarrement, je ne réalisais que maintenant qu’il semblait très grand. Un mètre quatre vingt, peut-être ? Sans doute.
Une main lourde se referma sur ma nuque, et on me tira en arrière, sans cesser de me maintenir la tête vers le sol. Le carrelage fade du tribunal m’exaspérait, mais je n’étais plus en mesure de posséder ce genre d’opinions. Dans mes veines, je sentais grandir ma rage, je la sentais comme un torrent de lave sous mon épiderme, en train me dévorer. Je ne pouvais plus rien pour la diluer. L’officier aboya des ordres derrière moi, et la porte arrière s’ouvrit vivement. Par procuration, je sentais déjà l’odeur métallique du camion blindé vers lequel ils m’emmenaient. Et puis, du coin de l’oeil, je reconnu une chaussure familière. Vivement, je parvins à relever la tête. Il était là. Assis sur les marches, les traits tirés par la même haine que devant le juge, une cigarette pincée entre l’index et le majeur et l’ongle de son pouce entre ses dents. Il me vit en même temps que le policier me poussait en avant, et l’once de raison qui me restait se brisa.
Sans réfléchir, je balançais mon crâne en arrière, rencontrant le nez de l’officier qui échappa un cri rauque et lâcha les menottes instantanément. C’était idiot, parce qu’il y avait le grillage, et que j’étais menotté, mais..
« Tarek ! »
Il s’était levé pour reculer.
« Attends ! Laisse moi te parler au moins ! »
Ah, mauvaise idée, si j’avais su.. Il s’arrêta, s’empourpra, et il me sembla presque voir s’embraser le décor derrière lui.
« Me parler de quoi exactement ? Va t’en, je ne veux pas te voir, je ne veux pas t’entendre, je ne retirais pas un seul mot de ce que je leur ai dit, et je te peux te le dire en face si tu y tiens ! Tu n’es qu’un salaud, un monstre pervers et manipulateur, et je te déteste. Tu m’entends ? Je te déteste, je te hais, et je ne veux plus jamais que tu m’approches compris ? »
Mes mots soigneusement préparés moururent dans ma gorge sans avoir eu une chance, et je restais à nouveau pétrifié sur place. Il avait craché ses mots à toute vitesse, son corps vibrant de colère de l’autre côté de la grille, et dans son regard je voyais brûler la foudre. A ma propre surprise, je sentis mon corps se plier un peu, et un sentiment dérangeant chatouiller mes sens alors que je faisais un petit pas en arrière. Je ne l’avais pas ressentie depuis longtemps au contact de quelqu’un d’autre. La peur. Je le regardais à nouveau, ouvrant la bouche, mais son visage parut se durcir encore et je crus entendre crépiter un feu tout autour de moi. Il tourna à nouveau les talons, deux paires de mains saisirent violemment mes bras, et je m’entendis crier son nom alors que je me débattais contre la force qui me tiraient en arrière. Je lui hurlais d’attendre, de m’écouter, mais il ne ralentis même pas ni n’hésita jamais d’un pas. Je ne comprenais pas.
Quand m’avait-il échappé ? Avait-il ruminé tout ça, imaginé ce jour avec délectation, avait-il rêvé ce moment ? Alors qu’on me poussait dans la camionette, je vis une dernière fois sa silhouette, puis son visage. Il s’était retourné, et adressait au véhicule un sourire vicieusement triomphant, et je ne reconnu pas l’enfant que j’avais rencontré treize ans plus tôt, mais celui qui m’avait attiré sur les photos qui précédaient la tragédie qui avait frappé sa vie avant que je n’y fasse mon entrée. A cet instant, il ressemblait finalement au garçon intelligent, rusé et cruel si besoin qu’un appareil photo avait capturé pour sa communion. J’avais essayé de briser cette ombre, de peur qu’elle ne revienne et le libère des chaînes que je lui avait posées, mais peut-être n’avais-je fait que la nourrir.
Les portes claquèrent presque sauvagement sous mon nez, et je sentis la colère s’allumer puis partir en fumée dans mes veines. J’étais foutu. Maël parlait demain, et il n’y aurait plus aucun moyen d’alléger ma peine ou de me faire passer pour fou. Je posais la tête contre le métal froid, et serrait les dents. J’avais fini par perdre le jeu. Autant affronter les conséquences de ma défaite.



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