When peace gives birth to chaos
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Where everything that's true turns false, where teenage is the most powerful poison ever made, there, hope will have to fight for his existence.
 
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 Every man has a story

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Jim C. Anshey

Jim C. Anshey


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MessageSujet: Every man has a story   Every man has a story Icon_minitimeVen 5 Aoû - 15:43



Every man has a story
The day it started


L'orage craqua férocement au dessus de la bâtisse, et James serra un peu plus fort son petit frère contre son torse nu. L'eau ruisselait partout dehors, et même dedans à certains endroits de la vieille maison délabrée. Une musique dévastatrice résonnait au loin dans sa tête, un mélange de Brothers Bright et de BRMC, furieux. Neil dissimula son nez dans le cou de son aîné alors que le tonnerre déchirait le ciel une fois de plus, frissonnant de tout son être contre la peau brûlante du jeune garçon qui le maintenant fermement en place. Il n'avait pas l'air effrayé, ni même troublé, simplement tendu par la colère.
En bas, James senior recommença à hurler sur Zohra Anshey, sa femme depuis douze ans, et mère des deux garçons qui se terraient à l'étage. Il beuglait comme un fou, tapait du poing sur la table, et Zohra hurlait encore plus fort, l'insultant allègrement. Il y eut un bruit de vaisselle brisée, et sa voix haut perchée monta encore d'un cran. Reproches financiers, reproches d'éducation, reproches intellectuels, James passait un sale quart d'heure. Dans la petite chambre humide fouettée par la pluie torrentielle, Jim croisa le regard épuisé de Neil, et força un sourire posé avant de passer sa main solide dans les cheveux de son cadet. T'en fais pas, Ni. Y vont finir par se calmer, hein ? Tu devrais dormir. Le petit garçon cligna vaguement des paupières, soupira, et Jim sentit son corps se détendre complètement dans ses bras. Moins d'une minute plus tard, il dormait comme un bébé. Jim lâcha un soupir soulagé, et ignora l'orage et ses éclairs qui illuminaient le petit ranch. Relâchement de courte durée.
La porte vola en éclats d'un seul coup, et une main ferme se saisi de son pyjama, l'arrachant à son petit frère sans ménagement, et un coup violent au visage lui tira un cri surpris. Il encaissa un revers au moins aussi fort et s'écrasa sur le vieux plancher fatigué dans un bruit sourd, réveillant Neil qui ouvrit des yeux immenses, juste une seconde avant de fondre en larmes. Il fallut un instant à Jim pour comprendre qu'il était en train de se faire tabasser par son père, sous les hurlements suppliants de sa mère fermement emprisonnée par la main gauche du rancher, et les hoquets paniqués de son cadet. La chevalière de James Anshey père lui fendit la joue avec force, et tout devint noir.



Jim chassa le souvenir de sa première correction, et serra les dents. Enfermé dans la maison, Neil cognait désespérément contre les carreaux en criant. Fou de colère, Jim tira sur les liens à ses poignets, mais ils ne cédèrent pas, et le fouet mordit une nouvelle fois son dos meurtri. Il perça sa lèvre inférieure en mordant un peu plus dedans, au bord de l'évanouissement. Il était loin le temps où sa mère giflait leur père quand il devenait violent. Des années maintenant qu'elle les avait abandonnés en se pendant dans la grange après avoir avalé une plaquette de somnifères. Pour la bonne mesure, sûrement. Le couteau de James taillada les cordes d'un seul coup, et il le retourna pour lui cogner sauvagement le visage en beuglant comme un taureau. Et là, allez savoir pourquoi exactement, Neil lâcha un cri d'agonie, un cri étrange plein de chagrin qui fouetta le sang de son aîné aussi férocement que le nerf de bœuf que son père lui abattait sur la couenne régulièrement. Et quand le bras revint frapper, il l'intercepta et envoya le vieux rouler au sol. ARRÊTES ! Tu arrêtes !!

James le dévisagea, assis là dans la poussière à ses pieds, et Jim décela alors dans ses yeux une lueur nouvelle, une lueur qui jusqu'à cet instant, avait toujours danser dans ses yeux à lui. La lumière de la peur. Le chien jappa dans son enclos, et le jeune homme redressa le nez vers les fenêtres de la bâtisse qui l'avait vu naître. Hébété, Neil le regardait à travers les carreaux, les poings encore suspendus en position pour tambouriner dessus. Il promena son regard sur les étalons occupés à paître, et son père bougea par terre, se redressant tant bien que mal, l'air furieux mais apeuré. Il pointa son indez sale vers lui, la mâchoire agitée de tics. "Toi... Tu.. -Ah fermes la, connard. Ne lèves plus jamais la main sur moi. Jamais t'entends ?" James senior recula, déstabilisé. Ce ton sifflant n'était pas son fils aîné, petit imbécile mutique et soumis habituel. Non, ce gamin là était un homme en devenir, et un sacré danger.Mais il était trop tard pour y faire quoi que ce soit...

Jimmy shoota dans une branche qui traînait là, et dépassa son père d'un coup d'épaule, lui arrachant son trousseau de clés. Il ouvrit la porte à la volée, et repoussa Neil sans ménagement, allant se mettre sous clé dans sa chambre, où il alluma un vieil album des Brothers Bright pour ne plus rien entendre. Dehors, le vent balayait la cour où était resté planté James Anshey senior, pas loin de la grange, le regard fixé vers elle. Neil sorti lui apporter une tasse de café fumant, et revint à l'abri. Pendant un instant, Jim pensa que quelque chose venait de changer. Et puis il regarda la pile de magazines enfouis sous ses chemises, et la pensée furtive disparu. Les choses allaient changer pour peu de temps. Le temps que son père décide de ranger sa piaule... Mais c'était la seule façon qu'il avait trouver pour arranger une découverte de son secret le plus enfoui. Neil se mit à pleurer, et Jim enfila son casque audio. Dormir, c'était la seule chose à faire. Au moins cette fois, James ne viendrait pas le réveiller à coups de triques.


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Jim C. Anshey

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MessageSujet: Re: Every man has a story   Every man has a story Icon_minitimeVen 7 Jan - 13:29

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Beaver s'arrêta docilement à la cime du sentier dans un claquement sec, ses sabots sans fers faisant rouler quelques graviers au bas de la falaise. La lumière incendiaire du lever de soleil donnait aux montagnes alentour un air de peinture de Turner. Assis à cru sur le dos du puissant bai, torse nu, peintures rouges sur les joues et les yeux, les pieds aussi nus que son dos, Jim promena son regard onyx sur ce qui l'entourait. Il n'y avait qu'une toute petite brise, soulevant doucement la crinière du cheval. Il ne portait qu'une bride dite "de guerre", un morceau de cuir fixé dans la bouche sans autre montant. Ses épaules étaient également peintes.

 C'était le solstice d'été, et Jim avait dix sept ans. Il avait passé la nuit au camp avec sa famille et le reste de la réserve pour son initiation. Ce matin, il était un homme aux yeux des Chippewa. On lui avait donné une unique plume d'aigle, symbole fort que seul mérite celui qui est brave, et il l'avait fixée à la bride légère du jeune mustang. Pour être digne de son peuple, il avait capturé l'animal quelques semaines plus tôt, seul, surveillé par les cavaliers Chippewa qui ne lèveraient pas un doigt pour l'aider. Bien sûr, par pure bravade, il avait choisi un jeune entier. Un beau bai, sans marques blanches, aux yeux intelligents et aux jambes solides. La capture s'était déroulée sans grand problème, puis il avait été ramené chez lui. Seule son arrivée sur le cheval le jour J comptait, pas la technique de domptage utilisée.
Evidemment, Jimmy avait travaillé des heures, sans relâche, pour gagner la confiance de la bête et son amitié. Il l'avait baptisé 'castor', pour sa couleur et sa volonté d'accomplir une tâche jusqu'au bout. Très vite, ils s'étaient entendus.

Ce matin, en prenant le chemin des montagnes, Beaver n'avait exprimé aucune objection. Quelques jeunes de son âge avaient suivi le métis, et ils se tenaient à présent côtes à côtes à regarder monter l'astre du jour. Animikii et Chibenashi, ou 'orage' et 'grand petit oiseau', avaient tous deux dix sept ans depuis quelques mois. Le pie gris du premier se nommait Waterfall, et la jument alezanne du second Lilly. Depuis l'enfance, ils avaient toujours été inséparables. Le grand-père de Jim leur avait appris la chasse, les prières après la capture d'une proie pour la remercier du don de sa vie pour la leur, les danses, les chants ; les chevaux. Le tir à l'arc, puis la confection de leur propre arme. Un jour, Animikii serait en charge de la réserve, et Jimmy, s'il parvenait à obtenir le concours de police, se battrait pour leurs droits à la justice.

La lumière, un moment, inonda le monde comme une couverture de bienveillance et de renouveau. Puis le jour s'installa, et d'un regard, Chibenashi fit signe qu'il était temps de rentrer. Comme Jim, les deux garçons avaient aussi un prénom occidental pour se fondre un peu plus dans la masse. Mais peu l'utilisaient à la réserve. Taylor et Oscar. A l'inverse, peu de gens appelaient encore Jim 'Makeshi'. Son père les ayants retirés de l'école de la réserve dès la mort de leur mère, ils avaient, d'après certains adultes, "trop de blanc dans leurs pas". Ca signifiait simplement qu'ils pensaient un peu trop comme des occidentaux.
Le jeune homme chassa ses pensées parasites et fit pivota le petit mustang sur ses postérieurs. Pour rentrer, ils ne prirent pour autant pas la piste principale. Chibenashi s'engagea sans hésitation dans les sous bois, et avec un sourire, Animikii demanda le trot à son pie.
Très vite, ils trottaient tous le long de la pente, le pied sûr de leurs montures les portant sans effort entre les racines et troncs tombés au sol, sur la mousse glissante et les aiguilles des arbres. Ils atteignirent la vallée de la réserve quelques huit kilomètres plus bas, pan de terre verdoyante que le vent faisait danser doucement sous leurs yeux. Jim croisa le regard de ses amis, capta la malice qui s'était peinte sur leurs visages, et sans un mot ni un geste, lança son cheval au galop. Les animaux, bien que novices à leurs jeux, ne se firent pas prier. Waterfall se rua en avant, jetant en l'air ses postérieurs, et Lilly s'élança sans agitation mais avec joie. Un sourire arrogant aux lèvres, Jim, laissa galoper doucement Beaver, jusqu'à un peu plus de la moitié de la vallée. Puis il ajusta son assise, lia les rênes à ses crins bruns, et s'allongea sur son encolure.
"Ambe, mishtadin."
Beaver allongea sa foulée avec la force d'un boulet de canon. Ses jarrets postérieurs s'allongèrent presque contre le sol et il se propulsa près des deux autres chevaux, puis les dépassa de quelques dizaines de centimètres. Animikii lâcha un cri de joie, repris en écho par leur ami, et ils s'esclaffèrent. Ici, maintenant, dans les hautes herbes bercées par la brise, les crins de leurs chevaux fouettant leurs visages, avec seulement la chaleur et la puissance de ces montures descendantes d'un monde qui n'était plus ; ici, ils pouvaient sentir le pouvoir immense de leurs ancêtres couler dans leurs veines, et la volonté sauvage de sauver ce monde qui s'éteignait peu à peu.
Jim détailla les longs cheveux de ses amis, les carquois sur leurs dos, les peintures sur les épaules de Beaver qui galopait sous lui. Au loin, les petites maisons de la réserve, et les tours du lycée de la réserve. Autour d'eux, les montagnes sinueuses de leur peuple. Un écho d'éternité résonnait autour de leur course, et comme l'appel de Ceux qui Savent ; les esprits du monde avant eux. Jim se demanda un instant comment ç'aurait été, plus d'un siècle plus tôt, de lever haut une arme pour suivre un chef au combat, dans l'espoir de chasser les colons, et surtout par fierté de pas tomber sans se battre... Un autre temps, un même monde.

Lentement, ils firent ralentir leurs chevaux, repassant au trot puis au pas, les bêtes relâchant leurs dos en baissant la tête pour 'renifler' le sol. Le bruit de leurs pas tira le rassemblement dans le carré de fête de leurs pensées, et presque immédiatement, entre les cris de joie et les rires, la musique s'éleva vers le ciel. Les enfants couraient tout autour d'eux, flattant les chevaux, fascinés par les plumes dans leurs crinières et l'air sérieux des trois jeunes guerriers. Ils mirent pied à terre, Jim le dernier, et il s'agenouilla près de Kakunui, Celui qui Sait. Le vieil homme posa ne main sur ses cheveux coupés courts, et sourit avant de la retirer. C'était fait. A compter de cet instant, il entrait dans le cercle infini du peuple Chippewa. On le consulterait lui aussi pour les décisions de la réserve, et les enfants lui demanderaient conseil. Un immense sentiment de soulagement le traversa, et il se releva, remerciant d'un geste l'assemblée. Il était épuisé.

Sur le chemin du retour, bercé par le pas de son cheval, il ne pensa à rien. Il se battait ce soir. A mi chemin, il décida qu'il y porterait ses peintures. Ce n'était que son troisième combat, et on ne le prenait pas assez au sérieux. On se moquait de ses traits même. Il n'était pas question que ça dure.
Il atteignit le petit coin de verdure appartenant à son père, remarquant d'un coup d'oeil que sa voiture était là. Il était en train de sortir les chevaux de l'écurie. En le voyant, il s'immobilisa, la longe de Joe Bar courte dans sa main.
Captant bien son trouble, Jim avança jusqu'à sa hauteur, et arrêta Beaver juste à sa hauteur sans dire un mot. James promena ses yeux bleus des pieds nus au visage peint de son fils aîné, puis de la petite bride de guerre à l'absence de selle et stoppa sa course à la longue plume d'aigle emmêlée dans l'épaisse crinière noire.
"J'espère que je lui ressemble, père. J'espère qu'à chaque fois que tu me verras à présent, tu verras la colère des esprits et surtout, je prie pour que tu vois en moi chaque jour la peur dans ses yeux quand tu nous l'as prise. Et je croise les doigts pour que ça te rende fou un jour."
James s'empourpra et ouvrit la bouche pour répondre, mais Jim avait tourné les talons, emmenant son cheval boire. Il commençait à faire chaud, et il était temps de s'occuper de Beaver et d'aller faire un petit somme avant que Neil ne revienne de chez les voisins.







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