When peace gives birth to chaos
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 I have to admit that's a better perspective than I thought. || Tarek and Shay.

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Shay Chesnet Monaghan
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Shay Chesnet Monaghan


Messages : 14

I have to admit that's a better perspective than I thought. || Tarek and Shay.  Empty
MessageSujet: I have to admit that's a better perspective than I thought. || Tarek and Shay.    I have to admit that's a better perspective than I thought. || Tarek and Shay.  Icon_minitimeMer 30 Déc - 19:29

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La jeune femme avisa les portes de l’établissement, grandes ouvertes et les différents élèves qui entraient. Le froid du mois de novembre s’installait tranquillement sur la ville de Chicago et elle resserra son écharpe autour de son cou. Elle aurait presque regretté la chaleur du Liban et le soleil écrasant qu’elle côtoyait depuis deux ans. Le flot d’élèves commença à s’estomper un peu et la brune serra le poing et gratta la peau de son doigt. Une main rassurante se posa sur la sienne et elle leva les yeux vers son père. Il se tenait derrière elle, impeccable dans son costume et dans sa prestance de professeur d’université. Il avait toujours eu cette classe naturelle et Shaohan était sûre que son père allait s’épanouir dans ce nouveau poste. Il devenait maître de conférence pour l’une des plus grandes universités du pays et l’adolescente n’aurait pas pu être plus fière. Il lui sourit timidement et elle le serra dans ses bras, froissant un peu l’uniforme impeccable qu’elle avait dû revêtir pour intégrer cette école. Un sourire nostalgique se glissa sur ses lèvres quand elle pensa au bâtiment construit au Liban, aux yeux émerveillés de tous ces gamins qui allaient pouvoir étudier tranquillement, aux bruits assourdissants des bombes l’année d’avant et à l’élan de solidarité qui s’était créé autour de leur petite école. Elle était persuadée d’avoir plus appris auprès des enfants là bas que tout ce qu’elle pourrait apprendre dans ce lycée huppé de la ville américaine. Cependant, son père avait tenu à ce qu’elle étudie dans le même établissement que son cousin et le lycée avait assuré qu’elle pourrait continuer à s’entraîner pour le patinage. Autant dire que Shaohan n’avait pas refusé les heures allouées pour sa passion. Son père la poussa un peu en avant et elle lui fit un dernier sourire.

«Tu vas bien chercher Keïran ce soir ?
- Oui chef ! Tu as des nouvelles de Papa ? »


Depuis leur départ en avion militaire le mois dernier, son deuxième père faisait preuve d’un silence un peu inquiétant. Néanmoins, toute la famille essayait de distraire les deux enfants des potentiels problèmes et Shay ne ramenait pas le sujet sur le tapis très souvent.

« Aucune nouvelle. Essaie de t’intégrer un peu et de retrouver ton cousin. Normalement, il devrait te garder sous son aile un petit peu. »

Elle le repoussa au niveau de l’épaule et rit franchement.

« Papa, si quelqu’un a besoin d’un garde du corps entre Peter et moi, c’est lui. Je suis entraînée je te signale ! »

Le père de famille eut un sourire contrit et un peu moqueur en pensant à son neveu. Peter n’était pas quelqu’un de renfermé. Il était même plutôt populaire dans son lycée et il aspirait à une carrière pro dans le basket. Pour l’université, il visait une bourse et une mention qui lui ouvrirait les portes de plusieurs équipes américaines. Toutefois, Peter restait le garçon maniéré qu’ils avaient tous toujours connu. Il n’était pas intéressé par les arts martiaux ou les techniques de combat. Shaohan avait grandi sur quatre continents et avait côtoyée une dizaine de bases militaires à travers plusieurs pays. Le papa ne s’inquiétait pas pour elle. La sonnerie les coupa et l’adolescente de quinze ans lissa la veste de tailleur de son uniforme. Un dernier signe d’encouragement et elle entra dans le bâtiment.


Le lycée était chouette. Composé d’un hall lumineux, alliant modernité et charme du bâtiment, il remotiva un peu la jeune femme. Les élèves se pressaient autour des différents panneaux d’affichage, cherchant vaguement leurs premières heures de classes, s’interpellant les uns les autres, retrouvant leurs amis après deux semaines de vacances. Shay eut un petit soupir quand elle avisa les différents panneaux indicateurs et remonta la lanière de sa besace sur son épaule. Le principal était supposé venir l’accueillir et elle était presque sûre de ne pas être en retard. La deuxième sonnerie retentit et de nombreux adolescents quittèrent le hall. Il ne resta qu’un groupe un peu plus loin, les pieds sur les bancs. Shay les toisa de loin et eut envie de se moquer d’eux. Ils se prenaient pour des caïds dans leurs jolis uniformes, s’envoyant des piques et des coups sur les épaules. Ils devaient être comme tous les élèves de ce lycée, fils de diplomates et de nouveaux riches, persuadés d’être les rois du monde. Elle aurait donné tout ce qu’elle avait pour les voir passer plus d’une semaine dans une base militaire. Ils auraient sûrement fui dès la première occasion. Plusieurs équipes sportives traversèrent pour rejoindre les grands espaces réservés à leurs pratiques et Shay avisa les cheveux bouclés de son cousin. Il tenait par les hanches un autre joueur et l’anglaise lui fit un signe de la main auquel il répondit rapidement. Pendant quelques secondes, il donna l’impression de ne pas comprendre à qui il s’adressait et sembla enfin la reconnaître. Il quitta le groupe, attirant les regards de tous les garçons sur la brune et s’en rapprocha en courant. Il la serra dans ses bras et Shay referma les siens autour de ses hanches puissantes. Un soupir de bien être lui échappa et Peter ébouriffa ses cheveux.

« Alors ? Tu as trouvé ta classe ? Quelqu’un te fait visiter ? »

Entendre parler français lui fit un peu de bien et elle lui sourit tendrement.

« Nope, personne. Je vais demander à l’accueil sinon ! »

Il allait dire quelque chose mais un garçon que Shaohan avait déjà vu chez son oncle rappela Peter. Il leur lança un regard et se recentra sur sa cousine.

« Je dois y aller, le coach veut nous faire bosser de nouvelles techniques. Tu veux qu’on se retrouve à midi ? Attends là, ton père m’a dit que tu n’avais cours qu’à dix heures. Ca te laisse du temps. Quelqu’un va bien venir te chercher ! »

Elle acquiesça et se laissa tomber sur un des bancs vides du hall. Peter déposa un baiser sur sa joue, pressa sa main entre ses doigts et lui fit un sourire.

« Je t’attends vers les tables du campus à midi. Je te présenterais à l’équipe de basket. Tu connais déjà Jim et Malo de toute façon !  A plus morue ! »

Il disparut dans le brouhaha de son équipe et Shay alluma son Ipod pour éviter les remarques du groupe d’idiots qui la dévisageaient comme si elle venait d’une autre planète.


Alors qu’elle griffonnait dans un cahier, une main se posa sur son épaule et elle sursauta. Quand elle leva les yeux, une femme d’une cinquantaine d’années se tenait devant elle, accompagné d’un autre élève. Elle lui sourit, se présenta et désigna l’autre élève d’un geste vague.

« Mlle Monaghan, voici votre guide. Il s’est porté volontaire pour vous aider. Bienvenue chez nous ! »

Elle aurait voulu lui dire que « Mlle Monaghan » n’était pas son nom et qu’elle avait horreur qu’on oublie le début de son nom de famille composé mais se brouiller avec la principale dès son arrivée n’était pas se tenir correctement, comme avait pu lui demander son père. Le bruit des talons qui claquent au sol et qui s’éloignent la sortit de sa torpeur et elle posa les yeux sur son « guide ». Petit, roux, le visage renfrogné et les yeux vairons. Des piercings des deux côtés de sa lèvre inférieure, un haut travaillé et un jean slim, agrémenté de vans Skater vert d’eau, il lui lança un sourire timide auquel elle répondit. Sa tête lui disait quelque chose. Il extirpa une cigarette de son paquet froissé et lui en tendit une qu’elle refusa poliment.  

« Comment tu vas ? Pas trop dur ? »

Elle secoua la tête affirmativement et lui sourit timidement. Où l’avait-elle croisé ?

« On s’est rentrés dedans !
-Pardon ?
-Toi et moi, on s’est rentrés dedans quand tu avais huit ou neuf ans. En compétition. Tu montais un poney gris. Je m’appelle Tarek Thompson ! »


Son prénom fit écho en elle et elle revit le petit garçon juché sur le poney bai, puis la chute dans le sable de chez Esteban. C’était avant que son père ne reparte au combat et qu’elle se retrouve projetée dans une base militaire. Un sourire franc se dessina sur ses lèvres et elle ouvrit un peu les bras.

« Okay Tarek...Alors montre moi ce que je dois connaître de Chicago ! »




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