When peace gives birth to chaos
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Where everything that's true turns false, where teenage is the most powerful poison ever made, there, hope will have to fight for his existence.
 
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 Run boy run

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Tiernan Thompson

Tiernan Thompson


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MessageSujet: Run boy run   Run boy run Icon_minitimeMer 16 Mar - 12:11

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King and Lionheart




Airpods en place, drapé dans le bruit de sa playlist qui le coupait du vacarme du reste du monde, les paupières closes, il attendait. Les mains posées l’une au dessus de l’autre, les coudes sur les cuisses, il laissait les notes distillées par les appareils insuffler un peu de confiance dans ses veines. Bientôt, il serait temps d’y aller, il le savait. Mais il cultivait soigneusement son énergie, la laissait affluer dans ses veines comme une magie, un enchantement maîtrisé.
Ainsi concentré dans sa méditation, les pieds bien à plat sur le sol, il captait les vibrations des balles qui s’écrasaient lourdement sur le sol du gymnase. L’odeur de la bombe de froid chatouillait ses narines, tentatrice, et un vague courant électrique parcourait ses os. Le bandana qui retenait ses mèches brunes lui semblait peser un peu plus lourd qu’à l’accoutumé. A travers les formules menaçantes du titre qu’il écoutait, un sifflet puissant transperça ses tympans et il rouvrit les yeux, une lueur de verre au fond du regard. L’équipe de Milwaukee venait d’écraser son troisième adversaire. Il était temps pour eux de se mesurer à leur dernier concurrent.

Tiernan se déplia doucement, étirant ses jambes devant lui avant de se lever complètement, musique toujours distillée dans la tête. Ses coéquipiers avaient pris l’habitude à présent de le voir s’approcher doucement du groupe, ses yeux de suie liquéfiés par la concentration bestiale qui l’habitait seulement durant les matchs. Il portait dans le dos le numéro sept, chiffre blanc sur uniforme bleu nuit. Milwaukee ne les avait jamais affrontés, et quand finalement il retira ses écouteurs pour les replacer dans leur étui et que l’équipe se dirigea vers l’autre pour leur serrer la main, plusieurs sourcils se levèrent lentement en le voyant se placer face au passeur adversaire. Un petit mètre soixante dix à peine, les traits d’un soft boy, les épaules minces seuls ses yeux semblaient receler une once de force. Un rictus étira les lèvres du capitaine adverse. L’équipe de Chicago ne releva pas.


 Une petite demie heure plus tard, il n’y avait plus beaucoup de sourires en face. Sur le front du libero, une goutte de sueur se devinait, sa position transpirant l’angoisse de l’échec. Une expression colérique déformait les traits des deux ailiers qui renforçaient momentanément la défense. Tiernan fit tourner la balle entre ses mains, ferma les yeux, inspira. Il les rouvrit, exécuta deux petits pas, lança, et s’élança en deux foulées précise. Les yeux sur la balle, il pouvait le sentir. La bonne balle, la rotation parfaite. Il jeta un regard au terrain. Le 3 et le 5 se tenaient bien trop loin l’un de l’autre. Il écrasa le ballon sous sa paume, le regarda tournoyer à la vitesse d’une balle de revolver, et le son incomparable du choc contre le stratifié résonna dans le gymnase. Un bref silence étira ses voiles sur le terrain, et une nouvelle balle lui parvint. Point de service. Terrence lui leva un poing encourageant, tout sourire. Le coach cria quelque chose. Les yeux rivés sur le visage du capitaine qui lui avait adressé un sourire moqueur à l’ouverture, le jeune homme n’y prêta aucune attention. Seule l’idée de l’écraser lui importait.
Jusqu’ici, toute l’équipe s’était surpassée. En quelques mois, Alec s’était imposé comme un libero hors pair, aux sens aiguisés comme une lame de rasoir. Les passes de Tiernan avaient permis aux ailiers de massacrer leurs adversaires, et ils avaient pris le premiers set sans effort. Mais Milwaukee avait récupéré le second set, et ça… Ça l’avait beaucoup énervé. Ils avaient visé Alec tout le set, cherchant à l’empêcher de toucher le ballon trop souvent pour fragiliser le jeu. Puis ils avaient recommencé pendant le troisième set, qui touchait à sa fin… Furieux, Tiernan avait placé une seconde main douloureuse une dizaine de minutes plus tôt, comme un avertissement. Maintenant, c’était à nouveau son tour de servir, mais cette fois, il dévoilait sa dernière carte.
 La séquence se répéta. Deux pas, lancer, sauter, frapper. Le Craaack !! qui suivait, les cris de basse cour affolée. Deux points. Trois points. Quatre points. 21 à 23.
 « JOEY, mais arrête cette balle putain !! »
Un vague rictus, un claquement de paume. Cette fois, il envoyait le ballon droit sur leur libero. Le garçon se jeta en avant, renvoya le service sous un tonnerre d’encouragements de leurs supporters et du coach. Tu ne vois pas qu’on te manipule, pauvre crétin ? Ah, le temps que le capitaine s’en rende compte, le ballon revenait droit sur leur bloc de fer. Il s’écrasa à nouveau sur le sol alors que Mike et Colin retombaient tout juste sur leurs pieds, les bras encore levés au dessus d’eux, les yeux brillants d’une lueur d’acier fondu. 22 à 23.
 L’atmosphère semblait s’être dépouillée d’oxygène. L’air vibrait de concentration. La balle revint au service. Terrence joua une demie seconde avec, la renvoya avec douceur. L’équipe adverse exécuta une belle synchronisation, visa Alec à nouveau. Le jeune homme la guida sans effort, mais pas vers Tiernan. Colin glissa deux foulées vers le centre du terrain, et Kenneth s’élança à son tour. Le ballon vint se lover au creux de sa main, une belle passe. Le son du plastique contre le sol craqua comme le tonnerre. 23 à 23. Plus personne ne respirait. Le service retourna à Milwaukee. Leur ailier gauche semblait vaciller, depuis l’autre côté du terrain. La balle s’envola, trajectoire fragile, renvoyée facilement par Mike. Tiernan promena un regard sur l’autre côté du filet, passa. Terrence écrasa une nouvelle balle aux pieds des adversaires sous les hurlements indignés des supporters. 24 à 23. Le coach ne bougeait plus. Dans les gradins, ils entendirent siffler Zee et Asgueir. Leurs coeurs battaient à tout rompre contre leurs côtes. S’ils battaient Milwaukee, ils seraient champions de leur État. Champions. Plus qu’un petit point.
Quand le ballon leur revint, au bout de ce qui leur sembla une éternité, Alec pris son élan depuis la zone arrière et sauta pour passer la balle. Déjà en l’air, Tiernan la précipita de l’autre côté du filet, juste au dessus du bloc, les yeux rivés sur leur capitaine. Un ailier se jeta vers la balle, plongea, et elle s’écrasa quelques millimètres devant ses doigts tendus. Le temps resta suspendu un moment, le silence assourdissant flottant dans le gymnase, puis le sifflet brisa l’instant et le score s’afficha en rouge à l’écran. Chicago : 25 – Milwaukee : 23. Ils remportaient ce match. Un cri explosa dans les gradins, les drapeaux de l’équipe se déployant de tout un côté, les sifflets et les cris de félicitations fusant de partout pendant qu’ils se rassemblaient. Le coach pleurait, et les coéquipiers échangèrent un regard de connivence, les yeux brillants. Trois ans plus tôt, ils n’étaient personne. Aujourd’hui, ils hissaient leurs efforts à un niveau national, après avoir acculé les champions en titre depuis les trois dernières années.
 Tiernan le regard du capitaine adverse, brûlant, et s’excusa d’un geste auprès de son équipe avant d’aller au devant du jeune homme. Il s’arrêta face à lui, un mètre cinquante les séparant.
« Josh.
-Tiernan.
-Vous vous êtes bien battus.
-Tch. Tu parles. Vous nous avez exterminés. Tu jouais pas comme ça, au collège. T’étais qu’un..
-Un faiblard ? Ouais. Quelqu’un m’a enseigné la colère entre temps. Ça fait longtemps que j’attendais de me retrouver ici. »
 D’un pas, le jeune attaquant avait reculé. Dans ses yeux, un mélange de honte et de souvenir.
« Tu t’en rappelles, non ? Toi, t’étais roi. Tu t’es joué de mes sentiments, tu t’es bien amusé. Mais moi, je ne suis peut-être pas un roi, mais j’ai la ténacité des lions. Et on dirait bien que ton trône s’est fendu aujourd’hui. Salut ! »
 Un coéquipier de Josh échappa un ricanement, et les joues du garçon s’empourprèrent. Ces mêmes coéquipiers savaient tous bien ce qui s’était passé ce jour là. Ils savaient bien que ce passeur était le même garçon qui avait avoué ses sentiments à leur capitaine avec un bout de papier tendu au bout des doigts, le visage baissé, se tordant les mains. Ils savaient bien que Josh s’était pointé au rendez-vous qu’il avait accepté de lui accorder avec deux copains, filmant toute la scène en se moquant de la langue des signes que pratiquait Tiernan à l’époque. Mais, s’ils avaient été prompts à rire de lui, ils l’étaient tout autant à rire de leur capitaine qui venait d’essuyer une veste mémorable, écrasé par l’équipe du jeune Thompson, et remis à sa place en beauté. Parce qu’après tout, quoi de pire que d’entendre son ennemi dire « Je suis fort parce que tes moqueries ont fait mes ailes » ?
Il regarda Tiernan regagner le groupe, sans un regard en arrière. Oui, cette piqûre là, elle risquait de picoter longtemps.



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