I just want you to know who I am | Lou

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All the love I have in me

Je pourrais renoncer à l'éternité pour pouvoir te toucher, et je sais que tu le ressens d'une certaine façon. Tu es la chose la plus proche du paradis que je pourrais jamais atteindre, et je ne veux pas rentrer tout de suite. Tout ce que je peux sentir c'est ce moment, et tout ce que je respire c'est ta vie, mais parce que tôt ou tard ça finira, je ne veux pas que tu me manques cette nuit.

Et je ne veux pas que le monde me voit, parce que je ne pense pas qu'ils comprendraient. Alors que tout est fait pour être brisé, je veux seulement que tu saches qui je suis.

Je ne peux pas me battre contre les larmes qui ne viennent pas, ou contre la vérité au fond de mes mensonges. Quand tout semble être une vie de films, je voudrais saigner juste pour être sûr d'être en vie.

Et je ne veux pas que le monde me voit, parce que je ne pense pas qu'ils comprendraient. Alors que tout est fait pour être brisé, je veux seulement que tu saches qui je suis.

-Iris (The goo goo dolls)

Il expira la fumée de sa cigarette dans l'air encore chaud de la nuit d'été. Pantalon cigarette vert sapin, flanelle blanche aux manches bouffant sur les poignées, bagues d'or fin et tennis or et blanc, il était assis en terrasse au centre ville, l'enseigne hors de prix au dessus des tables et chaises d'osier. Cette année, la saison était particulièrement chaude. Le soleil avait accentué ses taches de rousseur malgré tous ses efforts pour protéger sa peau, et ses boucles courtes semblaient plus flamboyantes que jamais. Il posa son coude sur le bord de la table, poigné cassé vers le ciel, cigarette au bout des doigts, et ramena son autre bras à lui d'un geste vif, vérifiant sa montre. 19h27. Il avait dit 19h30 après tout.
Il secoua vaguement la tête. Pourquoi stressait-il à ce point ? Est-ce que tous les dates étaient aussi stressants ? Si oui, vraiment, il allait commencer à se demander pourquoi il se lançait là dedans. Un rendez-vous galant, non mais vraiment....

Ses pensées divaguèrent lentement vers l'idée de l'home qu'il attendait, ses cheveux blonds, ses yeux bleus, ce sourire calme qui enfonçait ses défenses comme un bulldozer sans même que le propriétaire dudit sourire en ait conscience. Il le troublait, lui donnait l'impression d'avoir quinze ans devant un crush hollywoodien. Parfois, il effleurait sa main au milieu d'un éclat de rire, et il sentait une floppée de papillons s'envoler tous en même temps dans son estomac. Le soir, quand il arrivait qu'ils se couchent dans le même lit et que Lou l'attirait contre lui et promenait le bout de ses doigts le long de ses côtes, tout s'évaporait dans le noir. Les doutes, la peur, les souvenirs. Il se demandait souvent si le blond avait une idée de l'effet qu'il avait sur lui.

L'aiguille dépassa la demie de quelques minutes, puis il remarqua la voiture de son invité qui entrait sur le parking et son coeur bondit dans sa poitrine. Sa respiration accéléra légèrement, une sensation désormais familière de chaleur se répandant de ses joues à ses cuisses. On avait pas idée de tomber aussi profondément amoureux... Il inspira lentement, se composant une contenance, la vague sensation de flotter envahissant ses muscles. Lou descendit de sa voiture, chemise bleu caraïbe et jeans bootcut, et Tarek se rendit compte qu'il venait de mordre doucement sa lèvre inférieure pour mettre un frein à la myriade de sentiments qui l'assaillaient. Il ne fallait pas qu'il fiche tout en l'air avec cet homme là, surtout pas, il ne le supporterait pas.

Lou se rapprochait de la terrasse petit à petit, et le designer sentit un sourire étirer son visage. Ca allait être une bonne soirée, il le sentait.