Julian Parker
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 | Sujet: I can let you drag me down with your electric love || Keïran  Mar 10 Nov - 17:13 | |
| You're sweet like candy in my veins... MUSIC
Londres. Londres et ses lumières. Londres et son ambiance, la ville qui ne dormait pas, trop occupée avec les différents pubs et les rues qui déversaient les odeurs de nourriture et les musiques qui emplissaient l'espace. Julian aurait dû être aux anges. A partir du moment où il avait rencontré Thomas, Londres lui avait semblé immense et pleine de possibilités, lui ouvrant enfin les bras qu'elle avait gardé si longtemps fermés.
On était le 23 décembre, veille du réveillon de Noël et Julian s'était perdu dans la foule, profitant des marches rapides sur les trottoirs glissants, laissant les nombreux magasins illuminer son visage et se laissant faire lorsque les passants marchaient autour de lui. Il s'était drogué à cette agitation constante qu'il connaissait bien, à cette sensation grisante et familière de son enfance. Oxford Street était l'avenue préférée de sa mère. Les heures avaient passées comme ça, facilement et la nuit était tombée, enveloppant Julian instantanément dans le noir total. Plus de lumière, plus de musique, un Noël encore une fois tout seul.
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C'est Monsieur Chesnet qui avait proposé. C'est eux qui lui avaient payé le billet d'avion, Julian profitant rarement de la possibilité de voyager en première classe. Après tout, il entraînait plusieurs élèves au sein de leur ranch, dont leur fils adoré. Ils pouvaient se le permettre alors pourquoi refuser et puis Thomas et Gillian avaient été si heureux d'apprendre que Julian serait sur le sol anglais pour Noël. Il n'avait pas vu sa filleul depuis plus d'un an et comme elle lui avait dit, elle avait beaucoup trop de choses à lui raconter. Ce n'était plus le bébé qu'il avait laissé derrière lui mais bel et bien une petite jeune fille comme disait Thomas qui n'aurait jamais pu avoué que voir sa petite soeur devenir une petite fille lui mettait un coup de vieux. Il prenait tellement soin d'elle qu'il ne serait jamais prêt à la laisser voler de ses propres ailes. Julian avait décidé de faire un effort, d'arriver avec une montagne de cadeaux pour Gilian, de manger les biscuits qu'elle avait fait, il avait même promis de chanter plusieurs chants idiots de Noël. Pour Gilian, seulement pour elle. De l'autre côté de Londres, les Chesnet-Monaghan au complet allaient fêter Noël, le petit ami de Shaohan étant même convié au repas familial. Lui aussi était dans l'avion. Julian aurait donné n'importe quoi pour s'asseoir à la table de ses patrons, il aurait tout fait pour leur plaire. Juste pour Keïran. Juste pour lui plaire à lui...Mais leur différence d'âge avait eu raison d'eux. Les caprices de l'un et de l'autre avaient définitivement enterré l'histoire qu'ils partageaient ensemble. Il n'y avait plus de nous, plus d'étreinte cachés de tous, plus de "oui maître" d'une voix étouffée que Julian adorait par dessus tout. Tout ça était fini, derrière eux et l'anglais se serait éclaté la tête contre le bois du bar auquel il était assis s'il n'y avait pas eu Gillian. Il avait cru à un moment, quand il en avait eu marre de jouer à celui qui dominerait l'autre, quand il avait été fatigué d'attacher Keïran par pur plaisir personnel, cru qu'il pourrait changer leur relation et devenir autre chose, quelque chose de plus sain, de plus sérieux mais Keïran semblaient avoir pris goût aux coups et aux menaces sourdes. Il semblait aimer ça plus qu'il n'aimait Julian et quand celui-ci avait essayé d'amener l'idée d'une présentation officielle à ses parents, le non catégorique qu'il avait reçu l'avait blessé plus qu'il ne l'avait montré. Ca durait depuis six mois, six mois de vide où les coups de pelle balancés dans tous les sens avaient seulement suffi à enterrer définitivement tout ça. Six années balayées sans difficultés, tout ça pour des mots idiots et des rêves qui le sont encore plus.
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Un nouveau verre tinta devant lui et il releva des yeux embués vers le barman. Le liquide ambré du whisky brilla sous les lumières tamisées du pub dans lequel il était assis et sans vraiment prévenir, une vague de honte envahit Julian. Il semblait un peu misérable là tout de suite, aux yeux du monde mais surtout au sien. Dans sa tenue impeccable, avec le manteau Tommy Hilfiger vaguement abandonné sur le tabouret d'à côté, les deux billets de cent livres retirés quelques heures plus tôt posés en évidence sur le bar. Il détonnait dans ce décor et ça lui donna envie de vomir. Il était un cliché mais son regard plein de larmes croisa des yeux aguicheurs. Le jeune homme qui l'avait servi faisait glisser maladroitement sa main de manière suggestive sur lui et il posait des yeux plein d'espoirs sur Julian. Il s'appuya sur le bar, dévoilant des avant-bras pleins de tatouages en noir et blanc qui attirèrent l'oeil de Julian. Il vida son verra d'un coup sec, insensible à la douleur mordante mais salvatrice de l'alcool contre sa gorge.
"Alors, qu'est ce qu'il se passe? La femme que tu as épousé couche avec un autre gars et tu te demandes si tu vas les tuer tous les deux ou te tuer toi même?"
Un rire nerveux et moqueur échappa de la bouche de Julian qui détailla un peu plus l'homme qui lui faisait face. Un visage carré, des cheveux ébènes, un spider-bite à la lèvre inférieure, des yeux maquillés de noir et un tank top transparent à l'effigie des Gun's & roses, il avait vingt ans à tout casser et tout son corps criait qu'il n'avait pas besoin qu'on le détruise puisqu'il l'était déjà. Il avait touché le fond et Julian n'avait pas envie de le froisser comme il voulait le faire avec Keïran. Cependant, il serait parfait pour montrer à son ex petit-ami que la rupture n'était pas là où il s'y attendait. Il inspira, effaça les larmes qui avaient brouillé son regard, retrouvant avec un bonheur presque malsain le Julian dépravé qu'il avait enterré il y a longtemps. Il se pencha en avant, caressa du pouce les lèvres du jeune serveur et sourit en coin.
"Tu pourrais peut être m'aider. A quelle heure tu finis?"
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Deux heures plus tard, il quittait le bar avec le serveur et envoyait un texto à Keïran, indiquant là où il serait pour le restant de la nuit et là où il l'attendait pour lui montrer de quoi il était capable. | |
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