When peace gives birth to chaos
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Where everything that's true turns false, where teenage is the most powerful poison ever made, there, hope will have to fight for his existence.
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

 

 Childhood is the place where no one dies

Aller en bas 
AuteurMessage
Dingaan Moriarty

Dingaan Moriarty


Messages : 2

Childhood is the place where no one dies Empty
MessageSujet: Childhood is the place where no one dies   Childhood is the place where no one dies Icon_minitimeDim 20 Sep - 19:11

original.gif
FantasticShimmeringCaimanlizard-size_restricted.gif
Childhood is the place where no one dies



Atlas - Coldplay


Il rongeait nerveusement ses ongles dans la salle d'attente. Sa sœur, serrée contre sa poitrine, lui parlait de tout et de rien pour lui changer les idées. C'était une bonne intention, mais ça ne marchait pas. Il regardait parfois l'aiguille profondément enfoncée dans son bras, et il fermait les yeux pour ne plus penser. C'était bien pire que ce qu'il avait imaginé.

L'infirmière en charge de son dossier vint le quérir, et son père demanda à rester. D'un regard, il le remercia, et refoula ses larmes alors qu'il se laissait aller sur le brancard mobile. Les plafonds se ressemblaient tous, et il ne comprenait pas vraiment les conversation autour de lui. Sa chambre ressemblait à tous les autres plafonniers. Il cilla, et tenta de se focaliser sur l'arbre qu'il apercevait par sa fenêtre étincelante. Les lèvres rudes de son père se posèrent et sur son front, et il senti sa main large remuer ses boucles. Il se sentait bien, étrangement. Il était entre deux mondes, perdu face au néant. Ses yeux turquoises rencontrèrent le noir de ceux du médecin, et il avisa la bande élastique dans sa main. Aussitôt, son petit cocon de bien être s'envola en milliers d'éclats de diamant. Il serra la main de son père, les yeux fixés sur la lanière qui se resserrait sur sa cuisse, juste au dessus de son genou. Il fixait sa jambe, sa peau bleuie et marbrée, morte. C'était la dernière fois qu'il la verrait, ensuite, elle ne ferait plus jamais partie de lui. Il avait merdé, et elle en était le prix à payer.

Il se rallongea sagement sur le matelas, et attendit que l'équipe de l'hôpital ait quitté la pièce pour pleurer en silence. Sam Moriarty ne fit pas de commentaire. Il comprenait un peu la situation. Il avait élevé son fils à être un homme, à faire face quoi qu'il arrive, mais il n'avait jamais imaginé une chose pareille. Le médecin revint, annonçant qu'il était temps pour le bloc, et transféra son patient sur son lit mobile. Les infirmières ne souriaient plus. Il ferma les paupières pour ne plus voir les plafonds, emporté dans son monde où rien ne se passait, patient. Le bloc était glacial. Il se sentit mal quand on lui retira sa blouse pour dégager son corps. Sa peau frissonna, et il se retrouva sous une couverture blanche, avec la nette sensation d'être tout droit sorti d'un film. L'infirmière blonde à côté de lui eut un sourire crispé, et il retint ses dernières larmes. Il sentit une longue aiguille s'enfoncer dans la chair de sa cuisse, et un liquide glacé se répandre dans les artères de son bras. Sa jambe disparu de champ sensationnel, et il commença à se sentir flotter. Le masque sur son nez et sa bouche l'endormait juste assez pour qu'il ne puisse pas articuler un quelconque mot, et sa tête lui paraissait peser une tonne. Le temps allait être long.

Les lumières bleues des néons lui donnaient mal au crâne. Il apercevait parfois le visage inquiet et horrifié de son père, et puis retournait dans son esprit embrumé. Il entendait un son étrange, le son que font les tronçonneuse à métaux. Mais plus doux, plus lointain aussi. Comme un rêve, très loin de sa vie, qu'il essayait d'atteindre pour le comprendre. Les néons s'éloignèrent, il entendit un infirmier dire à un certain Mr.Moriarty de se calmer et de vomir dans le sac, et puis tout tourna dans sa tête. Il flottait au dessus d'un monde bleu. Non. Sous. Il était sous de l'eau, une eau claire et tiède. Mais il respirait. Il n'était pas en état de comprendre le retour aux sources, le désir de retrouver la sécurité de sa vie d'embryon. Il était trop bien pour bouger. Il ferma les yeux pour mieux s'abandonner.

Une douleur le tira doucement de son sommeil. Il vit d'abord un néon blanc. Une vibration de télévision agressa ses sens, et il perçut ensuite un doux bip bip rassurant près de lui. Il lui revint en mémoire les derniers souvenirs du bloc, et il réalisa alors que c'était probablement fini. Il n'avait plus... Ses yeux clairs se posèrent sur le drap léger qui le couvrait, et son estomac se noua. Il y avait un vide. Un vide qu'il avait essayé d'imaginer, mais qui faisait un million de fois plus mal désormais. Sa respiration se mit à siffler  dangereusement, et il vit son père du coin de l’œil, qui se précipitait pour le serre dans ses bras. Il tremblait. Ce n'était plus arrivé depuis bien des années. Ses dents et sa gorge étaient serrées, et il tordait le drap entre ses doigts, la tête entre les bras puissants de son rude cow-boy de père, les yeux fixés sur cette absence qui ne serait jamais vraiment comblée à nouveau. Et elle n'était pas là. Parce qu'il n'avait pas voulu qu'elle soit là. Il regrettait à présent. Il aurait mieux fait de la laisser venir, s'approcher de ce lui même qui faiblissait, au lieu de toujours lui sourire bêtement en répétant qu'il l’aimait. Il n'était plus lui même maintenant. Il allait devoir supporter d'avoir besoin des autres, jusqu'à ce qu'il soit capable de se débrouiller seul. Mais ça allait être long. Ils leur faudrait beaucoup de force. Mais il avait confiance en eux.

Il posa sa tempe contre la vitre de la voiture. Enfin, la cour du ranch. Enfin, finalement, la maison. Il ouvrit la portière d'un coup d'épaule, saisi ses béquilles, et alla droit vers le boxe de Wildfire. Ce satané cheval était là. Il le regarda paisiblement, et poussa sa cuisse solitaire du bout du nez. Dingaan sourit doucement, et glissa ses doigts dans la crinière fine du mustang. "Oui... C'est bien c'que t'as fait mon vieux. Tu veux bien m'aider à traverser tout ça, dis ? Merci, cheval…" Henriette Moriarty secoua la tête piteusement, et fit signe à sa fille de laisser son aîné tranquille. Il s'assit dans le boxe, sur une botte de paille, et s'était roulé en boule sous un vieille couette. Le plus dur était à venir. Mais il pouvait le faire. Il lui suffisait d'y croire.




Revenir en haut Aller en bas
 
Childhood is the place where no one dies
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» See heaven's got a place for you

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
When peace gives birth to chaos :: Pour les membres :: Diaries-
Sauter vers: